Resident Evil 2, dans l’enfer de Raccoon City

Resident Evil 2, le cauchemar continue

Le 22 septembre 1998, Umbrella envoie en mission une petite équipe de soldats d’élite (U.C.B.S.) dans la ville de Raccoon City.

Leur mission est d’effacer les dernières preuves des activités d’Umbrella, de récupérer de force le travail d’un de ses meilleurs scientifiques (William Birkin), et surtout éliminer deux des cinq survivants des S.T.A.R.S. restés à Raccoon City : Jill Valentine et Brad Vickers.

C’est la nuit du 29 Septembre 1998 que Resident Evil 2 commence…

Dans les flammes de Raccoon City

Les premières minutes de Resident Evil 2 donnent le ton : vous devez survivre ! La ville brûle, vous êtes seul, et les zombies qui infestent les rues sont bien trop nombreux (jusqu’à 7 à l’écran) pour être affrontés ! Il faut alors fuir sans relâche ! Un concentré d’adrénaline qui réveille votre instinct de survie.

Il faudra faire appel à tout votre courage ne serait-ce que pour ouvrir une porte, tant certaines scènes qui vous attendent sont gores et surprenantes.

Robert Kendo, un armurier sur les nerfs ! Son armurerie semble avoir été pillée.
Ses vêtements montrent qu’il a déjà probablement affronté des zombies, ou bien des pilleurs paniqués… 

Cette zombie ne va pas tarder à regretter d’avoir été si collante…

Le fourgon de Robert Kendo. Qui l’a ouvert ? Des passants paniqués ? R. Kendo lui-même ? Mystère ! Derrière, on voit le bus que Claire devra traverser peu après.

Des rues infernales !

Le timing est serré, mais il est possible de ne pas se faire attraper par ces zombies.

Claire est enfin arrivée au Raccoon Police Department.
Va-t-elle y trouver de l’aide ?

Le commissariat de Raccoon City est dédaléen.
Il semble très sûr en apparence, mais vous découvrirez vite que ce n’est qu’une illusion.

Claire / Leon / Ada / Sherry

Le jeu donne la possibilité d’être mené à bien par deux personnages très charismatiques : Leon Scott Kennedy et Claire Redfield.

Leon S. Kennedy (21 ans) est un tout jeune policier, qui a été muté au commissariat de Raccoon City pour son premier poste, et qui arrive le soir du 29 septembre 1998 à Raccoon City, une ville de 100 000 habitants qui semble à l’abandon. Il y rencontrera Claire Redfield (19 ans), à la recherche de son frère, Chris.

Leon et Claire, très rarement réunis, communiqueront par radio la plupart du temps.

Leon rencontre Claire en ville par un sacré hasard !

Claire a probablement l’habitude des armes, car son frère Chris est tireur d’élite.

Claire et Leon trouveront de précieuses alliées en Sherry et Ada.

Claire et Leon auront des alliés.

Leon sera aidé par Ada Wong, une femme belle et mystérieuse. C’est un personnage plutôt apprécié dans la saga Resident Evil. Elle est difficile à cerner. Claire sera accompagnée par Sherry Birkin, une petite fille de 12 ans. Visiblement, Sherry se débrouille mieux que nous car elle se balade comme elle le souhaite dans le commissariat sans aucune arme !

Claire devra veiller sur Sherry, qu’elle rencontrera dans le commissariat. Sherry est très courageuse !

Claire et Leon, un duo très apprécié par les fans de Resident Evil !

Des évènements sordides ? Des cris ?

On peut dire que l’histoire de Resident Evil est vraiment passionnante. Elle commence des dizaines d’années avant les événements décrits ici, et conte les conséquences de la folie de trois scientifiques qui ont voulu posséder des pouvoirs divins. Les personnages sont intéressants, travaillés, charismatiques.

Resident Evil 2, comme son aîné, fourmille de détails aussi sordides qu’envoûtants. Vous pourrez lire les journaux intimes d’un gardien contaminé qui sombre peu à peu, d’une secrétaire malmenée, d’un chef de police psychopathe qui se retrouve pris à son propre horrible piège. Les différents textes du jeu sont bien écrits et crédibles, avec une traduction à la hauteur.

La bande-son exceptionnelle de Resident Evil 2 permet d’immerger complètement le joueur dans l’intrigue et dans la peur qu’elle suscite. Certains thèmes font tellement froid dans le dos (The Basement Of Police Station), qu’on a tout de suite envie de ressortir de la zone concernée ! On trouve des thèmes très mystérieux, voire fascinants (Wreckage Of The Mad Experiment), ainsi que des thèmes émouvants (One More Kiss). La bande-son est une grande réussite.

Vous pouvez trouver d’autres thèmes tout au long de cette review.

Le chef de la police du R.P.D. a un faible pour les œuvres d’art…

Les policiers du R.P.D. ont tenté de se barricader.
Ça leur a probablement permis de résister quelque temps…

Une silhouette très inquiétante vient de passer derrière la fenêtre…
Il va pourtant bien falloir ouvrir cette porte !

Vous ne trouverez pas beaucoup de survivants… Marvin Branagh est la deuxième personne vivante que vous rencontrerez.
Dans Resident Evil 1.5, il devait être un personnage supportant Leon durant l’aventure.

Le bureau des S.T.A.R.S. est un endroit particulier…
Au fait, le blouson de Claire est-il un cadeau de Chris, ou bien est-ce l’inverse ?

Le premier bureau en bas de la photo est celui de Leon !
Ses futurs collègues lui avaient préparé un accueil chaleureux…

Ce journaliste s’est enfermé dans l’une des cellules du commissariat.
Estimant qu’il y est en sécurité, il refuse d’en sortir.

Anette Birkin, la mère de Sherry. Les personnages sont complètement crédibles. Une vraie réussite !

Les zombies, résidents débiles !

Les zombies sont les adversaires les plus présents, mais ils sont lents et maladroits. Leur force se réduit à leur nombre, souvent impressionnant. Les chiens, rapides et attaquant par deux, ne vous causeront pas trop d’ennuis. Ils sont souvent rencontrés dans des couloirs exigus qui les rendent vulnérables aux attaques frontales.

Les redoutables hunters du premier Resident Evil cèdent leur place aux lickers (évolution naturelle du virus-G développé par W. Birkin) tout aussi dangereux. Ce sont bien les seuls qui parviendront à vous donner des sueurs froides tant ils sont rapides et imprévisibles. On constatera encore une fois le clivage entre les différents ennemis : vous ne trouverez jamais deux ennemis différents dans la même pièce !

La première rencontre avec un licker est mémorable.

C’est ici que les pièces à conviction sont conservées.
De très nombreux zombies, beaucoup moins bien conservés, occupent les lieux.

Gloups ! Un crocodile géant se balade dans les égouts !

Claire et Sherry, en présence d’un adversaire plus que redoutable.

Brian Irons, le chef de la police de Raccoon City.
Tout porte à croire qu’il a assassiné la fille du maire. Claire est probablement sa nouvelle proie.

Le décor, beau et gore

Une ruelle derrière le terrain de basket. Quel souci du détail !

Un bus qu’il faut traverser pour progresser jusqu’au commissariat. Notez que Claire et le zombie ne se reflètent pas dans la vitre au fond.

Pour simplifier, c’est un peu comme une magnifique photo dans laquelle se déplacerait le personnage. Il est impossible d’avoir des mouvements de caméra dans un décor en 3D pré-calculée. En effet, cela s’apparente en réalité à plusieurs couches de 2D superposées, d’où l’impossibilité de modifier l’angle de vue des caméras. Intégrer des décors pré-calculés permet d’inclure une richesse graphique simplement affolante, et cette technique de modélisation fait partie intégrante de l’identité de Resident Evil…

Le laboratoire d’Umbrella hanté par de malheureux cobayes.

Les angles de vue contribuent vraiment à l’immersion.

Claire et cette plante zombie sont modélisées en 3D.

Un commissariat inoubliable…
Vous pouvez écouter le thème du hall d’entrée avec le lecteur ci-contre.

Les décors sont magnifiques et bigrement bien travaillés et réfléchis. Mikami et Kamiya (respectivement producteur et réalisateur de Resident Evil 2) incluent ainsi des angles de vue fixes. Ceux-ci empêchent le joueur de voir l’intégralité d’une pièce quand il y pénètre, et augmentent le sentiment de peur. Seuls les bruits de pas et autres râles inquiétants vous permettront d’imaginer ce qui vous attend à l’autre bout d’un couloir…

Ce bureau semble si crédible ! Par ailleurs, les postures et les animations des personnages sont très réalistes.

Durée de survie

On compte cinq environnements distincts dans Resident Evil 2.
La ville, le commissariat, les égouts, l’usine et le laboratoire d’Umbrella.

La première fois, Resident Evil 2 est un jeu qu’on met généralement longtemps à terminer, surtout si on s’y prend mal. Par exemple, en gaspillant les munitions, on peut se mettre en difficulté et retarder la fin de l’aventure. On peut également passer pas mal de temps à tourner en rond dans le commissariat si on utilise mal la carte, qui est par ailleurs excellente !

Quoi qu’il arrive, les allers et retours seront nombreux. Il faudra aller chercher la clé A, qui ouvre la porte B, qui abrite le coffre-fort C, qui contient le code D, qui ouvre la porte E, etc. Vous allez traverser de nombreuses fois des lieux très variés, tous séparés par les célèbres animations d’ouverture de porte. Le but de ces animations étant de charger les éléments de la pièce suivante tout en suscitant de l’angoisse chez le joueur. Encore une bonne idée.

Le menu avec l’inventaire. Classe et efficace !
Chaque case de l’inventaire est précieuse.

Le premier et le deuxième étage du commissariat.
La carte est aussi claire qu’indispensable.

Les contrôles du personnages font partie intégrante de la difficulté de Resident Evil 2.

Chaque mouvement est laborieux, et se retourner vers un adversaire qui vous est passé dans le dos prend bien trop de temps pour que vous puissiez avoir confiance en vos réflexes ! La peur de ne pas réagir à temps face à un ennemi n’en est que renforcée, c’est donc plutôt un avantage pour un jeu de cette catégorie.

Vous recommencerez souvent la partie à cause d’une mauvaise évaluation de la dangerosité de la situation ou de votre barre de santé ! On notera d’ailleurs que votre personnage deviendra de moins en moins habile au fur et à mesure qu’il subira des dommages, et que sa démarche à l’écran s’en trouvera changée ! C’est une touche de réalisme fort appréciable que nous ne pouvons que saluer.

Claire est blessée et peine à tenir debout.
Sa démarche, très réaliste, est en accord avec son état de santé.

Certains couloirs sont plus difficiles à traverser que d’autres !

Il y a vraiment beaucoup de zombies ! Il faudra récupérer un maximum de munitions !

Difficile de se lasser de Resident Evil 2 !

Les « énigmes » sont simples à résoudre.
La plupart du temps, il faut juste mettre le bon objet au bon endroit.

Un petit défaut reproché à Resident Evil 2 : les coffres magiques. Vous déposez vos objets dans un coffre, et vous pouvez les récupérer dans un autre !
On voudrait une explication rationnelle s’il vous plaît !

Le pistolet 9 mm est un peu l’arme par défaut. Ses munitions sont nombreuses.

Le lance-grenades transforme vos ennemis en salades de fruits pas très jolies jolies.

Mr X suivra Leon de partout dans son scénario B. Stressant !
Mieux vaut lui réserver des armes puissantes !

Resident Evil 2, un jeu culte

Resident Evil 2 a été acclamé par la critique et a bénéficié d’un accueil plus que chaleureux parmi les joueurs. Parmi le peu de défauts signalés par la presse de l’époque (1998), on retrouve entre autres la trop grande facilité avec laquelle on se débarrasse des énigmes, ainsi que l’interconnexion des coffres.

Ces quelques petits défauts sont bien vite oubliés quand on voit tourner dans notre modeste écran cathodique le résultat du travail de programmeurs acharnés. Un scénario riche et cohérent, des personnages charismatiques et crédibles, des graphismes sublimes, des musiques angoissantes, un bestiaire aussi décharné qu’acharné procurant divers sentiments de peur, de survie, et même d’empathie, font toute la richesse de Resident Evil 2.

Certaines scènes sont très émouvantes !

Un compte à rebours avant l’explosion du laboratoire et un boss final coriace !

On peut aussi rêver de pouvoir jouer au célèbre prototype de Resident Evil 2. Mikami, qui s’était imposé de ne regarder le développement de Resident Evil 2 qu’une fois par mois pour ne pas trop influencer Kamiya, a en effet jugé qu’il fallait recommencer à zéro le travail fourni par Kamiya et son équipe ! Cette version très avancée (le jeu devait sortir début 1997) de Resident Evil 2 a été avortée et a pris le nom de Resident Evil 1.5.

Une partie de l’équipe de Resident Evil 2 a été révoltée par ce choix. Certains membres ont alors quitté Capcom pour rejoindre un autre studio célèbre afin d’y développer Parasite Eve, le survival horror / RPG made in Square…

Kamiya, s’il a au début accepté la décision de Mikami avec difficulté, a reconnu ensuite que Resident Evil 1.5 n’était finalement pas digne d’un Resident Evil… Une chose est sûre, ce prototype attise sérieusement la curiosité des fans de Resident Evil 2 ! Certains d’entre eux essayent actuellement d’en construire une version aboutie et jouable. Il existe déjà de nombreuses versions jouables, mais encore instables.

La PlayStation tourne à plein régime pour nous faire profiter au mieux du travail de fourmis des graphistes, compositeurs, et autres scénaristes du jeu. Du grand art, dirigé par Hideki Kamiya (game designer sur Resident Evil) et supervisé de loin (mais finalement d’assez près) par le producteur Shinji Mikami (réalisateur de Resident Evil). Depuis des années, de nombreux joueurs attendent un remake aussi savoureux que celui de Resident Evil en 2002 sur GameCube. Le remake de Resident Evil 2 a été officiellement confirmé par Capcom le 12 août 2015 par Yoshiaki Hirabayashi pour PS4, Xbox One et PC.

« Quoi ? Vous êtes sûrs ? Il y aura un remake de Resident Evil 2 ?? » 

Hirabayashi (à droite) dit à Anpo (à gauche) qu’à travers le remake, il va pouvoir apporter à Resident Evil 2 toutes les améliorations qu’il souhaite !

Yoshiaki Hirabayashi a travaillé comme character designer sur le remake GameCube de Resident Evil, et il fait partie de l’équipe chargée de réaliser le remake de Resident Evil 2.

Dans cette équipe, la Capcom R&D Division 1, on trouve également Yasuhiro Anpo, programmeur sur Resident Evil 1 et Resident Evil 2 (et aussi sur Resident Evil 1.5), réalisateur de Resident Evil : Revelations 2 et co-réalisateur de Resident Evil 5.

Anpo et Hirabayashi n’ont pas travaillé ensemble depuis Resident Evil 5. Ils sont déterminés à faire aussi bien, voire mieux, que le remake de Resident Evil sur GameCube qu’ils trouvent exceptionnel, et qu’ils gardent bien en tête. On sait qu’il y a une volonté de conserver l’esprit de Resident Evil 2. Le réalisateur de ce très attendu remake n’est pas encore connu !

Un jeu définitivement culte.

Avec quelques petits défauts qu’on oublie très vite grâce à une qualité globalement impressionnante, Resident Evil 2 a laissé une trace indélébile dans la mémoire des joueurs et a rencontré un succès fulgurant, tant critique que commercial. Il est toujours aussi agréable de le découvrir et de le redécouvrir aujourd’hui ! Resident Evil 2 est considéré par beaucoup comme l’un des meilleurs de la série, aux côtés de Resident Evil (GameCube), de Resident Evil 4 et de Resident Evil : Code Veronica. Resident Evil 2 a même eu droit à deux excellents spots publicitaires sortis au Japon et réalisés par le célèbre cinéaste George A. Romero. La série Resident Evil est devenue très longue aujourd’hui. Les scénaristes de Resident Evil 2 avaient pourtant prévu que ce serait le dernier, mais les producteurs en ont décidé autrement… pour notre plus grand plaisir ! Vivement le remake de Resident Evil 2 !

BriceV2