Développé par Clover Studio en 2006 sur PS2 avant d’être réédité sur Wii en 2008 par Ready at Dawn, Okami HD refait surface depuis fin octobre en version HD sur PSN pour notre plus grand plaisir. Véritable chef d’œuvre de ces dernières années, cette réédition est donc une aubaine pour tous les amateurs d’action-RPG en manque de bon jeu.
«Au commencement était l’esquisse…»
Okami est tout d’abord une invitation au voyage et plus précisément au cœur du Japon ancestral. L’histoire vous mettait dans la peau d’une déesse shinto nommé Amaterasu, réincarnée sur terre dans le corps d’une louve blanche Shiranui pour faire face au légendaire démon Orochi. La résurgence de celui-ci plonge en effet le monde qui vous entoure dans un profond chao. Vous objectif est donc simple : mettre ce démon hors d’état de nuire et réinsuffler à ce monde les couleurs de la vie. Pour ce faire, votre louve devra user d’un mystérieux pinceau capable à la fois de redonner vie à l’environnement qui vous entoure et de combattre les forces du mal. Car si le «verbe» reste à la base de toute création selon les croyances occidentales, dans Okami, le monde résulte d’une vision artistique et poétique des dieux, auxquelles ils donnèrent naissance grâce au dessin. Le pinceau est donc votre principal allié et votre arme de prédilection pour refaire le monde.
Du coup de pinceau au coup de génie…
A la manière de n’importe quel autre bon action-RPG, la progression se fera selon l’acquisition et la maitrise d’un ensemble de techniques artistiques «divines». En utilisant une touche spécifique faisant apparaitre le pinceau sur votre écran de jeu et en usant de votre stick analogique droit, vous pouvez ainsi dessiner des nénuphars pour traverser une étendue d’eau (ou faire jaillir de celle-ci une source), refleurir des cerisiers japonais, couper des éléments du décors en traçant un trait sur eux etc. Les possibilités sont nombreuses, car ce n’est pas moins de treize techniques différentes qui vous seront enseignés par treize kamis (divinités) du Japon ancestral rencontré au cours de l’aventure.
Votre pinceau vous sera aussi très utile lors des combats, dans la mesure où celui-ci vous permet d’user de techniques offensives dévastatrices sur vos assaillants. Un bon moyen donc de tirer un trait sur vos ennemis et de gagner «sa croûte», avant d’aller claquer son fric auprès des marchands environnant pour refaire son inventaire. Bref, rarement le gameplay d’un jeu n’avait autant épousé la philosophie et l’histoire d’un soft. La possibilité d’utiliser le Playstation Movepour cette réédition rajoute elle aussi -à l’instar de la version Wii- une véritable profondeur de jeu, surtout que le périphérique de la console réagit plutôt bien à vos moindres sollicitations.
L’univers envoutant
Et que dire du backround? A la rencontre de la mythologie et du jJpon ancestral, celui-ci est tout simplement envoutant. Okami contient en effet un certain nombre de références (implicites ou explicites) issues des croyances shinto. Nous retrouvons par exemple l’opposition manichéenne entre la déesse de la lumière Amaterasu et le démon Orochi, mais aussi des figures de la mythologie japonaise avec la présence de Izanagi et Izanami (couple divin ayant donné naissance l’archipel nippon et au panthéon des divinités nippones). Le jeu regorge également de contes populaires matérialisés à travers les différentes quêtes annexes, objets et lieux symboliques du jeu, renvoyant tous au folklore et à la culture traditionnelle japonaise.
L’aventure est de plus agrémentée de musiques à base d’instruments traditionnels. De très bonne facture, celles-ci ont bénéficié d’un soin tout particulier, puisque TOUT l’ost du soft est une véritable incitation aux voyages. Tantôt épique, tantôt mélancolique, la bande son est un poème musical qui renforce considérablement l’immersion du jeu. Elle accompagne toujours bien l’action et colle parfaitement à l’esprit des différents environnements rencontrés.
La direction artistique est de son côté toujours aussi remarquable. Le soft était déjà magnifique en son temps, mais avec ce portage HD, Okami atteint des sommets. Lecel shading – qui permet un niveau d’abstraction et d’expression artistique très riche- n’a pas pris une ride et est même plus flamboyant que jamais ! Les couleurs sont beaucoup plus vives, le jeu beaucoup plus net.
Malgré tous ces points positifs évoqués, Okami n’eut pas le succès escompté en son temps. Cette réédition HD laisse donc à ce chef d’œuvre mal compris une chance de se retailler une réputation digne de ce nom auprès du grand public, une réputation à la hauteur de ses nombreuses qualités. Son nouveau lifting et sa compatibilité avec le Playstation Move ne serait que trop vous convaincre si vous ne connaissez pas encore ce chef d’œuvre du jeu vidéo, que vous soyez curieux ou simple nostalgique.
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